Toi aussi, tu en as marre de devoir répéter que tu es fatiguée ? Tu as l’impression que personne ne te comprend ? Tu es peut-être en période de stress chronique, voire pire, de burn-out ? Rassure-toi, j’ai trouvé l’outil parfait pour expliquer à tes proches ce que tu vis en terme de fatigabilité de manière simple et ludique : la théorie des cuillères. Dans cet article, je te propose de découvrir ce concept en détail et de t’aider à l’utiliser pour mieux gérer ta fatigue au quotidien. Un outil développé aussi bien pour toi, que pour les autres ! Munis-toi de ton carnet préféré et on est parties 🙂

Comprendre la théorie des cuillères

La fatigue est un phénomène complexe et vraiment personnel ! En effet, nous sommes tous différents. Deux personnes en excellente santé ne vont pas se fatiguer physiquement, mentalement et émotionnellement de la même façon. Déjà, rien que dans cette phrase, tu vois que les choses se compliquent ! Quand, en plus, on est atteint d’un mal invisible aux yeux des autres (dépression, burn-out, stress chronique par exemple), on peut très rapidement au pire se faire traiter de fainéant par notre entourage, au mieux, déclencher des sentiments négatifs à notre égard (ressentiment, déception…). Je ne te fais pas un dessin 🙂.

Étant atteinte d’un lupus, Christine Miserandino a trouvé le moyen parfait d’expliquer sa gestion de l’énergie quotidienne grâce à la théorie des cuillères. En faisait mes recherches sur internet, j’ai vu que ce concept était largement utilisé auprès des individus atteints d’autisme, mais honnêtement, nous gagnerions tous à nous en servir, ne serait-ce que pour mieux nous connaître ou nous faire comprendre !

Comment ça fonctionne ?

L’idée de base est simple. Tu as un nombre déterminé de cuillères à ta disposition dans une journée. C’est toujours le même, et il est non négociable. Prenons arbitrairement un chiffre : 24 (oui, un par heure, ça peut me simplifier l’exemple 😅…ou pas!). Chaque action que tu vas être amenée à effectuer va te prendre une ou plusieurs cuillères, en fonction de ton énergie du moment.

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Par exemple :

  • Tu te lèves après une nuit d’insomnie : 🥄🥄🥄
  • Tu dois te brosser les dents, prendre ta douche et, pas de chance, c’est la journée du shampoing : 🥄🥄
  • Tu réchauffes ton café du matin et tu avales un paquet de biscuits : 🥄
  • Tu t’habilles de la même façon qu’hier : 🥄
  • Tu as un trajet de 30mn en voiture pour aller travailler : 🥄🥄
  • Tu dois travailler pendant 8h : 🥄🥄🥄🥄🥄
  • Déjeuner au resto sur place le midi : 🥄
  • Trajet du retour en voiture : 🥄🥄🥄
  • Tu dois préparer le repas du soir : 🥄🥄🥄🥄
  • Tu fais la vaisselle : 🥄🥄

Et voilà, ton énergie est à zéro ! Tu peux donc, au choix, aller te reposer ou empiéter sur tes cuillères du lendemain pour continuer ta journée.

Les différents types d’énergie

Bien évidemment, tu l’auras compris, chaque jour est différent. Tu peux te réveiller un matin en super forme et le lendemain, totalement épuisée par ta journée de la veille. D’où l’importance de repérer les différents types d’énergie dont tu te sers au cours de la journée. Pour moi, c’est très similaire à la motivation, c’est-à-dire la capacité à se mettre en mouvement. Et, en fonction de la source d’énergie qu’on utilise et comment on s’en sert, notre motivation n’est pas illimitée.

L’énergie externe

Comme son nom l’indique, la source de cette énergie va se trouver à l’extérieur de toi. C’est, exemple, la joie de manger ce petit Kinder Bueno après ta séance de running qui va t’inciter à aller mettre tes chaussures de course et de te dépenser pendant 30 minutes. C’est la maison que tu vas pouvoir t’acheter grâce à ce job très bien rémunéré. C’est le fait de montrer à tes proches et à ta famille que, toi aussi, tu as réussi. Tous ces facteurs sont des exemples de motivation extrinsèque.

Ils peuvent être puissants sur le coup, mais ce type d’énergie se tarit à terme. Il n’y a qu’à prendre l’exemple de l’épuisement professionnel ! Tu travailles jusqu’au jour où ces fameuses raisons pour lesquelles tu dois te lever chaque matin ne sont plus suffisantes. Et c’est l’arrêt !

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L’énergie interne

Avec cette énergie, pas besoin de récompenses matérielles ou sociales ! Normalement, ce type d’énergie à plutôt tendance à te ressourcer et à t’en donner encore plus ! C’est ce qui se passe lorsqu’on fait des actions :

  • par pure envie (la fameuse question : si tu n’étais pas payé pour le faire, que ferais-tu ?) ;
  • parce que cela répond à nos valeurs ;
  • parce que cela nous amuse

C’est d’ailleurs lorsque tu atteins l’équilibre entre tâche qui te plaît, t’amuse et te challenge que tu peux arriver au fameux état de flow ! Mais nous y reviendront dans un autre article 🙂.

Utiliser la théorie des cuillères concrètement

Je trouve que la théorie des cuillères est particulièrement utile dans un contexte professionnel ! Si aujourd’hui, tu te trouves plus fatiguée qu’énergisée et que tu trouves de moins en moins de sens dans ton travail, faire cet exercice pourrait t’aider à remettre de l’ordre dans tes priorités, qu’elles soient personnelles ou professionnelles.

Faire son « bilan temporel et énergétique »

Oui, c’est un peu drôle formulé comme ça mais sous ce terme ne se cache rien de sorcier. Avant de savoir ce qui pompe ton énergie, il est judicieux de savoir comment et où tu dépenses ton énergie. Pour cela je t’invite à utiliser ton bullet journal. Tu peux faire l’exercice sur une semaine, car tous les jours ne se ressemblent pas et cela te donnera une meilleure vue d’ensemble.

  1. Fais la liste de toutes les choses que tu fais dans une journée ;
  2. Attribue-leur un degré de fatigue, de pénibilité ;
  3. Pour t’aider, essaye de mettre de la conscience sur la manière dont tu te sens après avoir fait cette action.

Exemple :

  • Me brosser les temps, ce n’est pas une tâche fun, mais ce n’est pas pénible non plus. Une cuillère.
  • Faire à manger le midi, quand j’ai le temps, ça ne me pose pas vraiment de problème, mais je sais que faire la vaisselle le soir me prendra du temps. Deux cuillères.
  • Devoir faire à manger le soir après ma journée de boulot pour moi et mon mari (ce qui implique, faire la vaisselle x2, et trouver une idée de repas qu’il aime), clairement, ça m’épuise rien que d’y penser. Quatre cuillères. (Ça se sent qu’on approche le repas à l’heure où j’écris cet article ? 😅)
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Après cette journée, cette semaine, comment te sens-tu ? Énergique, neutre, épuisée ?

La théorie des cuillères peut t’aider à prendre conscience du poids de toutes les décisions que tu prends au cours d’une journée. Et surtout, que notre énergie est limitée. Plus tu la mets dans quelque chose qui te coûte, plus cela va être difficile pour toi de garder ce rythme sur le long terme.

Trouver l’équilibre qui te convient

Je l’ai déjà dit mais nous et notre environnement sommes vivants, mouvants. Pendant une semaine, tu vas péter le feu, et c’est génial ! La semaine d’après, tu peux te retrouver toute raplapla. C’est d’ailleurs ce que vivent pas mal de personnes qui sont en arrêt pour burn-out. Un jour, on a envie de faire le ménage, aller aux courses, se faire belle, cuisiner toute la journée, s’occuper du jardin (et donc on le fait 😉), mais le lendemain, on a tellement puisé dans notre quota de cuillères qu’il nous est parfois impossible de se lever du lit de la journée.

Il faut bien comprendre que nous avons un nombre déterminé de cuillères par jour (à toi de déterminer le tien via le petit exercice précédent !), ni plus ni moins. Si tu forces trop, tu vas en quelque sorte « t’endetter sur le lendemain ». Une fois que tu connais la répartition de tes tâches, et de ce qu’elles te demandent et t’apportent en type d’énergie, à toi de moduler ton emploi du temps au mieux. Peut-être que tu te dis que je suis bien gentille et que je vis dans le monde des bisounours et que toi, tu ne peux pas avec ton job. Et si tu changeais de paradygme ? Peut-être que c’est le job en question le problème…? Moi, je dis ça… 😉

La théorie des cuillères, en bref

Comme j’aime à me le répéter, le temps et notre énergie sont des choses qui ne s’achètent pas et dont nous avons la responsabilité de prendre soin. La fatigue, c’est quelque chose qu’il est souvent difficile et subtil d’évaluer. Heureusement, la théorie des cuillère peut nous aider à mettre du concret la-dedans, que ce soit pour apprendre à nous connaître davantage ou pour expliquer l’invisible à nos proches. L’utiliser s’avère plutôt simple :

  1. Faire un état de ses dépenses énergétiques internes et externes, en prenant en compte la fatigue physique, mentale et émotionnelle ;
  2. Déterminer son « nombre de cuillères » idéales ;
  3. Ajuster ses activités en fonction pour retrouver l’équilibre.

Et toi ? Connaissais-tu cette théorie ? L’utilise-tu au quotidien ? Quelles techniques utilises-tu pour mieux gérer ton énergie et ta fatigue au quotidien ? Partage-le en commentaires !

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