Tu viens de traverser une période difficile. Tu es de retour au travail, mais quelque chose ne va toujours pas. Tu te sens épuisée, déconnectée, voire même piégée dans un emploi qui ne te correspond plus. Je te comprends ! Pour éviter le burn-out, il est essentiel de trouver un équilibre et un environnement de travail qui te respecte et te valorise. Pour beaucoup d’entre nous, la solution passe par une rupture de contrat conventionnelle. Mais comment l’obtenir sans ajouter de stress supplémentaire ? Pouvoir négocier son départ sereinement, obtenir des indemnités justes, et surtout, te donner la chance de te reconstruire et de te lancer vers de nouvelles opportunités : c’est possible. Dans cet article, je vais t’expliquer comment préparer et surtout comment négocier une rupture conventionnelle, étape par étape. Prête à reprendre le contrôle de ta vie professionnelle ? C’est parti !

Comprendre la rupture conventionnelle

La rupture conventionnelle est une procédure par laquelle l’employeur et le salarié conviennent ensemble de mettre fin au contrat de travail à durée indéterminée (CDI). Contrairement à la démission ou au licenciement, elle repose sur un accord mutuel et permet de fixer les conditions de la séparation. C’est l’option souvent privilégiée par les salariés, et particulièrement après un burn-out où ta priorité est souvent de te reconstruire. Le plus gros avantage pour l’employé, on ne va pas se mentir, c’est que cette solution ouvre les droits au chômage. Un détail qui a son importance quand on sait que la peur de manquer d’argent peut être un gros frein à ta reconversion.

J’entends souvent dire que l’employeur n’a aucun intérêt à signer une rupture de contrat conventionnelle. Dans les faits, ce n’est pas la réalité : un tel arrangement permet de s’entendre sur les dates de départ, entre autres. Ainsi, l’employeur a le temps de recruter si besoin. La transition se fait alors de manière fluide, sans impacter négativement les activités de l’entreprise.

Cadre Juridique

En France, la rupture de contrat conventionnelle est encadrée par le Code du travail (articles L1237-11 à L1237-16). Pour garantir une séparation équitable, cette procédure doit être validée par la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Il est nécessaire de suivre quelques étapes clés :

  • Signature de l’accord : L’accord doit être formalisé par écrit et signé par les deux parties.
  • Délai de rétractation : Un délai de 15 jours calendaires permet à l’une ou l’autre des parties de revenir sur sa décision.
  • Homologation : La Direccte dispose ensuite de 15 jours ouvrables pour approuver la convention, s’assurant que les droits du salarié sont respectés.
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Rupture conventionnelle, démission ou licenciement ?

Si tu souhaites quitter ton entreprise, la rupture de contrat conventionnelle n’est pas la seule solution. Tu peux aussi avoir recours à :

La démission

Tu prends la décision de quitter ton emploi sans négociation. Dans ce cas, il n’y a pas d’indemnités de rupture. De plus, cela ne t’ouvre pas le droit aux allocations chômage, sauf exception. Si tu peux faire autrement, mieux vaut ne pas privilégier cette option.

Au licenciement

L’employeur met fin au contrat de travail, souvent pour des motifs économiques ou disciplinaires. Tu reçois alors des indemnités et tu peux prétendre aux allocations chômage. Attention, cette procédure peut être conflictuelle. Dans le cadre d’un burn-out, il est également possible de se faire licencier pour inaptitude. Dans tous les cas, ce sont des procédures souvent complexes. Mieux vaut se rapprocher d’un avocat spécialisé en droit du travail. Des associations d’avocats ou encore ta mairie peuvent proposer des consultations gratuites, il serait dommage de s’en priver.

Préparer la négociation

Ton choix est fait : tu veux quitter ton entreprise. Alors maintenant, comment négocier ta rupture conventionnelle au mieux ? Qui dit négociation, dit préparation. Pour aborder cette étape stressante le plus sereinement possible, tu dois d’abord te poser les bonnes questions. Cette réflexion va t’aider à mettre tes pensées au clair. J’ai personnellement vécu deux ruptures de contrat conventionnelles dans ma vie et je dois te l’avouer : j’ai eu de la chance que les entreprises y aient été ouvertes. Malheureusement, ce n’est pas le cas de tout le monde ! Si j’avais à refaire l’exercice aujourd’hui, voici les étapes que je suivrai :

1. Introspection

Comme dit le proverbe, mieux vaut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Avant de commencer à réfléchir à comment négocier sa rupture conventionnelle, la toute première des étapes est de se demander ce qui te pousse à faire ce choix-là aujourd’hui. Étant passée par un bore-out et un burn-out, je peux comprendre l’état émotionnel dans lequel tu peux te trouver aujourd’hui. Mais, pour prendre la bonne décision, il s’agit d’être le plus objectif possible. Je te propose donc de te munir de ton bullet journal, de te poser, et de répondre de la manière la plus transparente possible à ces questions :

  • Pourquoi ai-je envie de partir aujourd’hui ?
  • Quel est le sens de mon travail ?
  • Quelles sont mes missions et quelle satisfaction est-ce que j’y trouve ?
  • Est-ce que ce job correspond à mes valeurs ?
  • Ai-je assez mûri ma réflexion ?
  • Est-ce une stratégie de fuite ?

Évidemment, tu peux prendre plusieurs jours pour affiner ton cheminement. L’objectif ici est de déterminer si la rupture conventionnelle est vraiment la solution à ton problème.

Merci pour ton téléchargement. N’oublie pas d’aller vérifier ta boite mail, voire tes SPAMS. Il se peut que l’ebook s’y soit glissé par erreur ! Bonne lecture 🙂

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2. Rétrospection

Maintenant que tu as fait un point sur le présent, je t’invite à regarder dans le rétroviseur pour prendre conscience de cette expérience, et d’essayer d’en tirer des enseignements, pour aujourd’hui comme pour le futur, que tu décides de te reconvertir ou pas. Afin de t’aider, je te propose de faire l’exercice en prenant du recul et en utilisant deux points de vue différents : le tien, et celui de l’entreprise.

De ton point de vue

  • As-tu pu évoluer dans cette entreprise ? De quelle manière ?
  • Quelles compétences as-tu développées ?
  • Quelles ont été tes réussites ?
  • Qu’as-tu apporté à l’entreprise ?
  • Quels sont les points positifs que tu retires de cette expérience ?
  • Au cours du temps, quels sont les points négatifs que tu as relevés et qui te poussent à vouloir partir aujourd’hui ?

Du point de vue de l’employeur

  • Quel a été ton impact sur l’entreprise (qu’il soit positif ou négatif) ?
  • Comment s’est passée ton arrivée ? Qu’a-t-elle changé ?
  • Quelles sont les compétences et les qualités que tu as apportées à l’entreprise ?
  • As-tu respecté les attentes et les objectifs fixés par ton employeur ?
  • Y a-t-il eu des conflits ou des problèmes de performance ?

3. Projection

Maintenant que tu as une vue d’ensemble et surtout une vision objective de la situation, l’heure est venue de se projeter dans le futur ! Comme pour l’exercice précédent, il est utile de se placer d’un côté, puis de l’autre.

De ton point de vue

  • Pourquoi veux-tu quitter cette entreprise aujourd’hui ?
  • Quel est ton projet professionnel ?
  • Qu’aimerais-tu obtenir de cette négociation ? Pourquoi ? (Par exemple, tu peux réfléchir à une date de sortie définie ou une indemnité supérieure à celle prévue par la loi…)

Du point de vue de l’entreprise

  • Quelle est la politique de l’entreprise face aux demandes de rupture conventionnelles ?
  • Dans quel contexte global se trouve ton entreprise et/ou ton service aujourd’hui ?
  • Quels sont les coûts et les bénéfices pour l’employeur de te voir partir ?
  • En quoi ton départ pourrait-il créer des opportunités pour ton employeur (par exemple : réduction des coûts, possibilité de recruter une nouvelle personne avec de nouvelles compétences) ?

Garde bien toutes ces informations à portée de main.

4. Argumentation

À l’aide de ta réflexion précédente et pour aller encore plus loin, tu peux aussi dresser la liste de toutes les objections que ta RH (ou le décideur, quel qu’il soit) pourrait te faire. Ensuite, à toi de trouver le contre-argument qui fera mouche. Essaye d’aller en profondeur. J’entends souvent des personnes qui me disent que la rupture conventionnelle n’est pas dans la culture d’entreprise. D’accord, mais pourquoi ? Est-ce parce que l’entreprise est dans une situation financière délicate ? Parce que les personnes qui ont demandé ne l’ont pas fait correctement …? Une fois que tu auras la raison, ou en tout cas, plus d’informations, tu trouveras le contre-argument adéquat.

Comment négocier sa rupture conventionnelle, concrètement

Comme dans chaque négociation, il existe des précautions à prendre. Si tu as suivi les étapes précédentes, tu devrais déjà être solidement armée pour présenter ta demande à tes supérieurs. Maintenant, il te reste quelques points de vigilance à surveiller pour voir ta requête évoluer favorablement.

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1. S’adresser au bon interlocuteur

En fonction de la taille de l’entreprise, tu ne vas pas t’adresser aux mêmes personnes. Inutile tout d’abord d’aller étaler ton projet à qui veut l’entendre sans en avoir préalablement parlé au supérieur adéquat. Selon les cas, cela peut-être le gérant de l’entreprise, quand celle-ci est « familiale », type TPE ou PME. Pour les organisations les plus importantes, tu devras en référer à la personne en charge des relations humaines.

2. Choisir le bon moment

Hé oui, tous les moments ne sont pas opportuns pour aborder ce sujet qui peut être délicat. Aussi, on va éviter le lundi matin, ou le vendredi après-midi. Prends en considération le contexte plus global de l’entreprise. Si cette dernière est en grosse phase de rush (comme cela pouvait l’être dans le milieu que je connais, celui du prêt-à-porter), peut-être est-il plus judicieux de reporter ta demande. Évite également les phases de tensions économiques, même si, cela dépend des cas. À toi de sonder l’ambiance !

3. Utiliser la bonne manière de communiquer

Il y a peu de chances que ta demande aboutisse si tu fonces dans le tas avec tes gros sabots. Ta façon de communiquer peut tout changer ! Entraîne-toi à la communication assertive : utilise la CNV pour exprimer tes besoins et mets en valeur les avantages pour chacune des deux parties à suivre ta proposition. Si tu as fait les exercices précédents avec sérieux, cela ne devrait pas te poser de problème 🙂.

4. Rester calme, quelle que soit l’issue

Parce qu’on ne peut pas tout contrôler, il se peut que malgré tous tes efforts et ta préparation, ta demande n’aboutisse pas en ta faveur. Il faut également s’y préparer ! Essaye de comprendre si le refus est définitif ou temporaire. Dans tous les cas, il y a toujours d’autres solutions pour quitter une entreprise, même si celles-ci seront peut-être moins confortables. Rien n’est impossible !

À retenir pour négocier sa rupture conventionnelle efficacement

Négocier une rupture conventionnelle peut te sembler être un obstacle infranchissable. Surtout si tu l’envisages après avoir traversé des périodes difficiles comme un épuisement professionnel. Cependant, avec une bonne préparation, de la réflexion et une stratégie de communication bien pensée, c’est une démarche à ta portée et qui peut être bénéfique pour les deux parties.

Pour savoir comment négocier ta rupture conventionnelle et mettre le maximum de chance de ton côté, voici les étapes clés pour te guider :

  1. Introspection : comprendre pourquoi tu veux partir et ce que tu veux pour ton futur professionnel.
  2. Rétrospection : analyser ton expérience passée dans l’entreprise pour en tirer des enseignements.
  3. Projection : imaginer ton avenir en identifiant tes objectifs et les attentes de l’entreprise.
  4. Argumentation : préparer des contre-arguments face aux objections potentielles de l’employeur.
  5. Choisir le bon interlocuteur : identifier la personne adéquate à qui adresser ta demande.
  6. Choisir le bon moment : aborder le sujet au moment le plus opportun.
  7. Utiliser la bonne manière de communiquer : adopter une communication assertive et bienveillante.
  8. Rester calme, quelle que soit l’issue : être prêt à accepter et à réagir sereinement face à toute issue de la négociation.

Quelles que soient les circonstances de ton départ, l’important est de rester fidèle à tes valeurs et à tes aspirations professionnelles. La rupture conventionnelle est une porte ouverte vers de nouvelles opportunités : un pas vers une vie pro plus alignée avec tes attentes et tes besoins !

Et toi, qu’est-ce qui t’empêche de passer à l’action aujourd’hui ? Quels défis as-tu déjà rencontrés en essayant de négocier une rupture conventionnelle ? Partage ton expérience en commentaires !

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