La réorientation professionnelle est souvent évoquée avant, pendant ou après un burn-out. En effet, l’épuisement — quand il est de nature professionnelle — a tendance à chambouler totalement notre vision du travail. Nous avons parfois l’impression que la seule solution est un changement de métier radical. Mais est-ce vraiment une nécessité ? Dans cet article, nous allons parler des différents mythes qui entourent ce changement de cap et des différents points à prendre en compte dans son rapport au travail.

Démystifier la réorientation professionnelle

Quand nous entrons dans le burn-out et aux premiers stages de la reconstruction, notre système nerveux est totalement dérégulé. Stress et anxiété sont devenus des compagnons quotidiens. Cela peut vous pousser à croire que changer de métier est la seule voie à suivre. Cependant, avant de prendre des mesures drastiques, mieux vaut d’abord démystifier ces grandes attentes que nous avons face à un nouvel environnement de travail.

Passer sous silence les leçons du passé

Vous pensez que repartir dans un environnement tout beau tout neuf va forcément améliorer votre rapport au travail. Que c’est l’environnement et les autres qui vous ont mis dans cet état-là ! Je ne vous blâme pas, j’ai moi aussi entretenu longtemps cette fausse croyance. Il n’est pas rare de lire des témoignages d’anciens ou de burnoutés en devenir qui choisissent la voie de l’auto-entrepreneuriat pour justement, s’affranchir de toutes ces contraintes liées a leur emploi. Sauf que si vous ne tirez aucune leçon de vos expériences passées ni ne prenez conscience de ce pour quoi vous êtes passé par les différentes étapes du burn-out, la situation est vouée à empirer ou du moins se répéter encore et encore.

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Changer radicalement sinon rien

Et si vous vous étiez trompé dès le début de domaine, de métier, de compétences apprises ? C’est, en tout cas, ce que vous croyez après plusieurs mois de lutte contre vous-même en vous demandant si vous êtes normal ou pas. Du coup, vous vous dites que la meilleure solution pour repartir à zéro et effacer les séquelles du burn-out, c’est de changer complètement de voie. Parce que vous êtes rendu à un tel point de stress que tout ce qui vous évoque votre travail de près ou de loin vous donne de l’urticaire. D’ailleurs, c’est souvent ces exemples extrêmes qu’on nous montre et qu’on met en avant. Mais si, je suis sûre que vous avez déjà entendu la belle histoire de l’ancien trader parisien qui a tout plaqué du jour au lendemain pour aller élever des chèvres dans le Larzac.

Succomber à la pression sociale

Vivre un épuisement professionnel n’est pas simple. L’expliquer à ses proches, encore moins. Alors, qu’en est-il de ses collègues, de son management parfois toxique ? N’en parlons pas. Aussi pour « valider votre burn-out » aux yeux des autres (et peut-être les vôtres aussi) vous êtes tenté de changer de carrière pour satisfaire votre entourage. Vous cédez ainsi à la pression sociale. En plus, si vous n’avez pas un environnement bienveillant, dans cette situation de fragilité, il peut devenir facile de vous convaincre de laisser tomber votre métier, même s’il vous plait encore.

« Rater » son burn-out

Les personnes qui nous entourent et éventuellement nous-mêmes pouvons percevoir le fait de ne pas changer de carrière comme un échec personnel après un burn-out. Hé oui, tant qu’à passer par tout ça, autant que ça serve à quelque chose ! Autant faire mieux, plus grand, plus fort ! D’ailleurs, à quoi tout cela pourrait-il bien servir si justement, on ne change pas de métier et qu’on retourne vers le passé ?

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Hé bien justement, si vous êtes encore en proie à ces fausses croyances, peut-être que vous n’avez pas encore tout à fait résolu les problèmes qui vous ont mené au burn-out 🙂. Si c’est le cas, continuez votre lecture pour savoir si la réorientation professionnelle est faite pour vous !

Prioriser l’analyse et le rétablissement

Comme je l’évoquais dans le paragraphe précédent, un burn-out réussi (si on peut le considérer comme tel) prend en compte plus d’aspects qu’uniquement la réorientation professionnelle. En effet, votre souci principal devrait être de savoir comment ne plus retomber dans ces schémas qui nuisent à votre santé mentale et physique plutôt que votre prochain challenge professionnel. Pour cela, une période d’introspection est indispensable !

Le rétablissement

Mais avant toute chose, vous devez prendre le temps de vous reposer, surtout si le diagnostic est tombé récemment et que vous venez tout juste de vous faire arrêter. Pour cela, il va vraiment falloir vous mettre à l’écoute de votre corps. Marquez des temps d’arrêt réguliers dans la journée et demandez-vous :

  • Qu’est-ce que je ressens ?
  • Est-ce que je suis fatigué ?
  • Qu’est-ce que j’ai envie de faire pour me sentir mieux à l’instant T ?

C’est un dialogue entre vous et vous-même donc soyez vraiment honnête. Et bienveillant ! On ne guérit pas du burn-out en un claquement de doigts. Il faut compter plusieurs mois. Donc, si votre besoin de jour, c’est de rester dans votre lit et de dormir pour récupérer, il n’y a pas de mal à ça.

L’introspection

L’épuisement professionnel met à mal nos capacités cognitives. Aussi, nous perdons quelque peu notre capacité à prendre des décisions éclairées durant cette période. Une fois que votre corps a un peu récupéré et que vous vous sentez mieux, vous pouvez commencer à passer à la phase d’introspection. Il est maintenant temps de réfléchir aux réelles causes de votre burn-out et de comprendre l’origine profonde de votre stress :

  • Est-ce un environnement de travail toxique ?
    • Collègues ;
    • Managers ;
    • Charge de travail ?
  • Est-ce un problème de compatibilité, de valeurs ?
  • Est-ce un manque de sens ?
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De la même manière que vous pouvez utiliser un bullet journal pour écrire vos émotions et ressentis du jour, je vous invite à faire la même chose avec cet exercice. Ne vous attendez pas à résoudre le problème en vous penchant dessus une demi-heure et basta. C’est un exercice qui prend du temps. Consacrez-y minimum un petit quart d’heure par jour pendant 1 mois pour commencer à voir émerger des solutions. Car oui, la solution la plus adaptée sera celle que vous trouverez vous-même, qu’elle vous conduise à une reconversion ou non 🙂. Profitez-en pour peser les pour et les contres de chaque option ! Pour rappel, vous pouvez :

  • Retourner au même poste dans la même entreprise ;
  • Retourner au même poste dans une autre entreprise ;
  • Retourner dans la même entreprise, mais à un autre poste ;
  • Rester dans votre domaine, mais apprendre un nouveau métier, dans votre entreprise ou non ;
  • Changer de domaine, mais garder votre métier ;
  • Changer de métier, de domaine et d’entreprise (une reconversion).

Ce qu’il faut retenir de la réorientation professionnelle

En finir avec les mythes qui entourent la réorientation professionnelle après un burn-out va vous aider à prendre une décision plus éclairée. Changer de métier n’est pas toujours la seule voie. Parfois, la racine du problème est plus profonde que simplement la sphère du travail. Mais parfois, trouver simplement une nouvelle perspective peut suffire ! C’est votre cheminement unique qui compte. En tout cas, priorisez toujours votre santé physique et mentale. Ce voyage demande du temps. Écoutez votre corps et apprenez de votre expérience. Gardez à l’esprit que la réorientation est un choix parmi d’autres et pas une obligation !

Et vous, comment envisagez-vous votre prochaine étape professionnelle ? Partagez vos réflexions et questions en commentaires !

À très vite ! 🙏

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