Si vous vous intéressez à tout ce qui tourne autour du bien-être et des thérapies naturelles, il y a fort à parier que vous êtes déjà tombé sur ces vidéos impressionnantes de personnes en transe prises de convulsions lors d’une séance de breathwork (travail du souffle) et plus précisément de respiration holotropique. Mais de quoi parle-t’on au juste ? Zoom sur cette technique ultra-populaire outre Atlantique mais qui génère plus de doutes sur le vieux continent. Méthode miracle ou au contraire, dangereuse, c’est ce qu’on va essayer de décrypter ici !
Découverte de la respiration holotropique
La respiration holotropique peut se définir par un état de conscience modifié obtenu par de brèves inspirations et expirations, ayant pour but l’hyperventilation. Ce nom compliqué tire son origine du grec holos, qui signifie « le tout », et trepein, qui veux dire « aller vers ». Respirer de la sorte permettrait de revivre par exemple sa naissance ou d’autres évènements plus ou moins traumatisants qui se cacheraient dans notre inconscient, comme par exemple revivre des vies antérieures ou avoir accès à des expériences folles (sensation de voler comme un oiseau, etc.), d’où son côté assez mystique et « perché » finalement.
À la base, cette technique a été développée comme un outil de thérapie et de développement personnel, utile pour nous aider à dépasser toutes sortes de blocages. Elle est similaire à la méthode Rebirth. Ces deux procédés prennent racines dans la science antique hindoue de la respiration, le pranayama. Comme je le disais dans l’introduction, la respiration holotropique et le Rebirth ne sont pas particulièrement populaires en France puisqu’ils ne sont pas sans risques et de nombreuses controverses existent à leur sujet.
Origine de la respiration holotropique
Outre ces origines clairement hindouistes, la respiration holotropique a été mise au point par Stanislas Grof. C’est un psychiatre de plus de soixante ans d’expérience dans la recherche sur les états de conscience modifiés et l’un des fondateurs et principaux théoriciens de la psychologie transpersonnelle. Il est né à Prague, en République Tchèque, où il a également reçu sa formation scientifique : un doctorat en médecine entre autres.
Ses premières recherches sur l’utilisation clinique de substances psychédéliques ont été menées à l’Institut de recherche en psychiatrie de Prague, où il a dirigé un programme explorant le potentiel thérapeutique du LSD et autres composés « récréatifs », qu’il a poursuivi aux États-Unis. Il met au point la respiration holotropique en 1973 avec sa femme Christina Grof.
Fonctionnement et déroulé d’une séance
L’expérience se déroule en musique, en groupe, et dure longtemps : entre 3 et 4 heures, sur un ou deux jours. Durant la session, on est tour à tour « respirant » et « accompagnateur ». Hé oui, la respiration holotropique ne se pratique pas seul : elle peut être dangereuse. En effet, lorsque vous vous mettez à hyperventiler, vous allez augmenter le taux d’oxygène dans votre sang et donc, baisser le taux de CO2. Si vous avez moins de dioxyde de carbone dans le sang, votre organisme va bloquer le réflexe d’inspiration, car vous êtes déjà saturé en oxygène. En plus d’entraîner une modification de l’acidité du sang, votre cerveau va lui aussi réagir en provoquant :
- une excitation du système parasympathique ;
- une hypotension ;
- une réduction du débit sanguin cérébral.
Ce sont ces modifications physiologiques qui vont entraîner la changement de l’état de conscience qui, à son tour, pourrait permettre d’accéder justement à notre inconscient. À la fin de la session, le respirant est invité à dessiner les images, les sensations qui lui sont apparues pour rendre l’expérience plus concrète et ancrée dans la réalité. Il est plutôt rare de trouver une séance puisqu’elles nécessitent la présence d’experts, capable de réagir en cas de besoin et de problème grave.
Dangers de la pratique
Mais de quelles situations problématiques parle-t’on ? Hé bien, se mettre dans un état d’hyperventilation prolongé n’est pas sans risque. En effet, ces changements dans le corps peuvent aller jusqu’à provoquer :
- des vertiges ;
- des douleurs musculaires ;
- une sensation de gorge serrée, d’étouffement ;
- un état de panique, ou crise d’angoisse ;
- des crises de tétanie ;
- des convulsions ;
- voire une perte de conscience.
Si l’expérience vous tente, il est donc essentiel de vous rapprocher de professionnels qualifiés qui sauront réagir efficacement dans ces situations ! Dans tous les cas, si vous êtes enceinte, si vous souffrez de troubles cardiovasculaires, de glaucome, d’épilepsie, ou si vous êtes en convalescence quelconque, cette méthode devrait vous êtes déconseillée.
Bienfaits de la respiration holotropique
Bien que les bénéfices de la respiration holotropique n’aient jamais été clairement validés par des expériences scientifiques officielles, certains participants ont jugé cette thérapie particulièrement efficace pour traiter :
- différentes phobies ;
- de multiples traumatismes (accidents, agressions) ;
- de l’angoisse généralisée ;
- de l’anxiété ;
- des maladies de peau ;
- des migraines ;
- de l’asthme ;
- des problèmes digestifs chroniques.
En règle générale, cette méthode est rarement pratiquée seule mais plutôt en complément d’une psychothérapie.
Je terminerai cet article en vous posant cette question : est-ce bien nécessaire de se mettre en danger sans être réellement sûrs des bienfaits de la respiration holotropique, sans parler des dérives mystiques que l’on peut lui associer ? 🤨
Et vous, quel est votre avis sur cette méthode ? L’avez-vous déjà testée ? Pensez-vous qu’elle puisse vraiment permettre d’accéder à des souvenirs refoulés ou des expériences passées ? Partagez vos expériences et avis en commentaires !
À très vite ! 🙏