Le burn-out touche de plus en plus de travailleurs. Loin d’être une pathologie dont on se remet facilement, l’épuisement (professionnel ou non) peut laisser des empreintes durables. Dans cet article, vous découvrirez les séquelles qu’un burn-out peut laisser derrière lui. On parle ici de l’après, des conséquences sur la santé mentale, physique, cognitive, et psychologique. Heureusement, avec de la patience et de la bienveillance, il existe des solutions pour récupérer, se reconstruire, et retrouver l’équilibre. Alors, si vous avez déjà fait face au burn-out ou que vous voulez simplement en savoir plus, continuez votre lecture !

Rappel sur la définition de burn-out

Le burn-out, sujet dont on parle de plus en plus dans le monde du travail mais pas que, est un épuisement sévère du corps et de l’esprit. Il se déclare lorsque le corps dépasse sa tolérance au stress chronique si l’on peut le formuler ainsi. Ce trouble n’est pas encore reconnu officiellement. Pourtant, il est étudié depuis les années 70 par un psychologue et psychothérapeute du nom de Freudenberger. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Comment l’épuisement se manifeste-t-il ? Burn vient de l’anglais « brûler », et c’est bien de cela dont il s’agit. Lorsqu’on est victime de cette pathologie, c’est qu’on va (inconsciemment bien sûr) laisser le stress, la pression, les tensions nous brûler de l’intérieur jusqu’à ce que vivre normalement soit devenu impossible.

La santé globale et le bien-être en sont affectés. Les symptômes que l’on retrouve chez une grande partie de la population touchée vont de la fatigue extrême, en passant par des insomnies, mais aussi une dépersonnalisation, une diminution des performances cognitives en général, et peut aller jusqu’à la dépression.

Comprendre les causes de l’épuisement

Les causes du burn-out sont souvent liées à des facteurs tels qu’une charge de travail ou une charge mentale excessive, des attentes envers soi-même irréalistes, un perfectionnisme exacerbé, une pression constante pour atteindre des objectifs, entre autres. D’ailleurs, le burn-out n’est pas que professionnel. Il peut aussi se manifester dans d’autres sphères de nos vies. On va alors parler d’épuisement maternel, de burn-out parental, ou même encore émotionnel, selon les cas.

Éviter la rechute

Reconnaître et traiter le burn-out de manière appropriée le plus tôt possible va permettre de récupérer plus facilement et plus rapidement. En effet, les effets du stress chronique peuvent avoir de graves conséquences sur la santé physique et mentale de la personne touchée, ainsi que sur sa qualité de vie globale. La prise en charge du burn-out passe toujours par un arrêt maladie pour laisser le temps au corps de récupérer. Dans un deuxième temps, il s’agit de prendre des mesures concrètes plus ou moins radicales pour amorcer des changements dans le mode de vie afin d’éviter la rechute durablement.

Évaluer l’impact du burn-out

Plus la prise en charge est tardive, plus les séquelles d’un burn-out risquent d’être importantes, peut-être même irréversibles pour certaines. On distingue trois grandes catégories :

  • les séquelles physiques ;
  • les séquelles neurologiques et cognitives ;
  • les séquelles psychologiques, morales et comportementales.
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Étudions-les en détail.

Les séquelles physiques

L’un des problèmes des symptômes du « mauvais » stress, c’est que pris à part, ce sont de petites choses que l’on trouve généralement insignifiantes et auxquelles on ne prête pas attention. Le fait d’être fatigué, de se réveiller en pleine nuit sans raison, ou d’avoir des migraines sont des exemples de petits maux du quotidien que nous avons tous un jour ou l’autre expérimenté, sans pour autant avoir fait le rapprochement avec notre niveau de nervosité.

La fatigue et le sommeil

De part mon expérience personnelle, j’ai toujours eu du mal à dormir. Que ce soit des difficultés à trouver le sommeil, des réveils nocturnes, des cauchemars ou carrément des insomnies sévères, ma relation avec le repos a toujours été chaotique ! Je crois que j’ai essayé toutes les techniques naturelles pour arriver à me reposer sereinement : la tisane du soir, le CBD, l’hypnose, le yoga, la respiration… Ce que je n’avais pas compris, c’est que faire redescendre son système nerveux et re-réguler son système hormonal prend du temps. Il m’a fallu quasiment un an avant de retrouver des nuits paisibles ! La patience et le repos sont indispensables pour atténuer les symptômes de la fatigue chronique et éviter que le corps ne lâche sur le long terme.

Les douleurs physiques

Cela n’a pas été mon cas, mais certaines personnes peuvent développer des douleurs physiques. Ces séquelles peuvent notamment inclure le mal de dos (quoi que quand j’y pense, maintenant… 😅), des douleurs musculaires et différents troubles musculo-squelettiques. Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’éreintement lié au burn-out est dû à une suractivation de notre système sympathique, celui qui est en charge de notre survie en période de crise. Mais pour fonctionner convenablement, notre corps a aussi besoin du versant parasympathique, qui va permettre la récupération, la détente, et l’autosoin. C’est comme si vous faisiez sans cesse du sport avec toujours plus d’intensité sur des courbatures : vos muscles et tendons n’auraient pas le temps de se régénérer et vous feraient souffrir en permanence.

Les problèmes cardiovasculaires

Il est essentiel de prendre au sérieux les séquelles d’un burn-out pour éviter une détérioration plus grave de la santé. Parmi les conséquences les plus importantes d’un surmenage, on peut retrouver des anomalies du rythme cardiaque. Par exemple, Astrid le Fur a subi des crises de tachycardie. Comme le cortisol et l’adrénaline vont jouer sur la vasoconstriction et vont renforcer le débit sanguin vers le cœur et le cerveau, sur le long terme, on court plus de risques d’être victime d’un AVC. Sans aller jusque là, vos veines et artères peuvent être endommagées à cause d’un stress trop important sur la durée.

Les troubles alimentaires

Notre corps est un ensemble de systèmes complexes qui sont tous interconnectés. Le nerf vague, le plus long du corps, relie notre cerveau, notre cœur et nos intestins. C’est d’ailleurs le deuxième endroit où se trouve la plus grande concentration de neurones, d’où le terme « deuxième cerveau ». Lorsque nous sommes sous l’emprise du stress chronique, notre système hormonal et cardiovasculaire se dérègle. L’une des conséquences peut-être le syndrome métabolique. C’est-à-dire que vous allez stocker de la graisse dans le ventre et augmenter votre risque de diabète, de maladie du foie et des reins, entre autres. Sans parler des troubles alimentaires que cela peut engendrer (oui, vous connaissez l’histoire de la fille qui fait un régime pour essayer de maigrir, mais qui reprend tout X 10 par la suite…).

Les séquelles neurologiques et cognitives

Le burn-out n’arrive pas du jour au lendemain. Souvent, c’est un trouble qui prend des mois, voire des années avant de nous mettre à l’arrêt. Pendant ce temps de « burn in », de pré-burn-out, notre cerveau est constamment sollicité. Comme pour les séquelles physiques, les séquelles cognitives se manifestent tout d’abord par des petits oublis ou des problèmes de concentration. On n’y prête alors pas vraiment attention. Sauf qu’au bout d’un moment, votre cerveau va envoyer des messages de plus en plus forts. Certaines personnes n’arrivent plus à lire. Pour ma part, j’avais de gros troubles de la mémoire : je ne me rappelais même plus ce que j’avais fait la veille.

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Après un burn-out, les troubles tels que perte de mémoire, troubles de l’attention, difficulté de concentration, perte de logique, impossibilité de prise de décision, manque de créativité, peuvent mettre des mois à se soigner.

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Les séquelles psychologiques, morales et comportementales

Quand on évoque les séquelles d’un burn-out, il est essentiel de bien comprendre que ces conséquences ne se limitent pas seulement à l’épuisement physique initial. Il peut laisser des séquelles psychologiques profondes qui persistent bien après que l’on ait quitté un environnement de travail stressant, ou ce qui a causé notre chute initiale. Parmi les séquelles psychologiques, les plus courantes on retrouve la dépression, l’anxiété et le stress post-traumatique.

La dépression

Selon Freudenberger, la dépression fait partie intégrante du parcours de « burn-outé ». En tout cas, même si l’on ne se sent pas cliniquement en dépression, il est indéniable que l’on finit par ressentir des sentiments persistants de tristesse et de désespoir. On perd l’intérêt pour les activités qui nous font plaisir. Et il faut bien dire que nous pouvons vraiment avoir du mal à nous remettre dans le bain ! À titre personnel, il m’a fallu environ 6 mois pour commencer à sortir la tête de l’eau à l’aide d’antidépresseurs.

Le syndrome de stress post-traumatique

Selon l’INSERM, les troubles du stress post-traumatique disparaissent dans les 3 mois après le traumatisme vécu, mais peuvent devenir chroniques dans 20 % des cas. Dans le cadre d’un épuisement, surtout professionnel, il n’est pas rare d’éprouver des crises de panique, de l’anxiété, une oppression dans la poitrine lorsqu’on se déplace à proximité de son entreprise. Une phobie du travail en quelques sorte ! Dans ce cas, les émotions deviennent difficiles à gérer, que l’on parle de colère ou de tristesse. Peur de croiser les collègues, peur du regard des autres, souvenirs traumatisants… Ces signes peuvent mettre plusieurs mois à s’apaiser. Pour ma part, cela s’est arrêté quand j’ai su que je n’aurais plus jamais à retourner à cet endroit.

La dépréciation de soi

En plus de ces symptômes, les séquelles d’un burn-out peuvent entraîner une perte de confiance en soi sur le long terme. En effet, durant de longs mois, on voit ses capacités physiques et mentales s’amenuiser. On commence à douter de soi, de ses capacités. Qu’on soit parent ou collaborateur, éprouver un sentiment de culpabilité n’est pas rare. On se blâme pour ne pas être assez là pour ses enfants. On s’en veut de laisser ses collègues se débrouiller seuls. On a l’impression de ne plus être à notre place. On éprouve un réel sentiment d’imposture où on se demande pourquoi notre entourage nous fait confiance alors que nous ne le méritons pas. C’est pourquoi, peu à peu, on se retrouve isolé socialement. Même après la période de reconstruction, renouer avec son entourage et les activités sociales peut prendre un certain temps.

Solutions pour récupérer après un burn-out

Vous l’avez bien compris, il est donc essentiel de reconnaître l’ensemble de ces séquelles au plus tôt. La première étape étant celle de vous reposer. Et pour cela, il me semble essentiel de chercher en premier lieu un soutien professionnel ! Docteur, médecine du travail, psychologue, psychiatre… N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel de la santé mentale pour obtenir de l’aide. Le processus de guérison est plutôt long (minimum 6 mois), mais avec une approche spécifique, il est possible de surmonter les séquelles d’un burn-out et de retrouver une vie équilibrée.

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Travailler sur les causes

Une fois que le corps s’est reposé et que vous commencez à reprendre vos esprits, c’est l’heure de faire le point sur les causes qui vous ont mené au burn-out. J’ai fait le choix de lister tout ce qui ne me plaisait plus dans mon travail dans mon bullet journal. Je me suis servie de l’écriture intuitive pour décharger toutes les pensées que j’avais dans la tête, pour faire le vide. J’ai mis le doigt sur mes propres comportements, mes croyances, pour les déconstruire et aller de l’avant. J’ai également visualisé mon scénario de vie idéale. Je me sers d’ailleurs toujours de cet exercice aujourd’hui. C’est un réel guide au quotidien pour éviter la rechute, équilibrer ma vie personnelle et professionnelle, me respecter et donner un vrai sens à mon travail.

Modifier durablement son environnement

Une fois que les causes du burn-out ont été établies, ne plus laisser la situation se reproduire est une priorité. De toute façon, après cette épreuve, nous avons généralement une petite alarme qui s’active très rapidement si nous dépassons nos limites 😉. Si l’on parle de burn-out professionnel, il y a des précautions à prendre pour pouvoir retourner travailler. Il peut s’agir d’avoir une conversation avec son manager pour limiter la charge de travail ou d’apprendre à dire non. Si une reconversion est envisagée, ne pas négliger l’importance de l’accompagnement individuel pour éviter de se tromper. Même si, après tout, les erreurs font partie du chemin et il n’y a aucun mal à cela 🙂.

Se remettre en priorité

Enfin, je ne pouvais pas terminer cet article sans évoquer le fait que prendre soin de soi doit devenir une priorité absolue ! Finalement, quand on y réfléchit bien, il n’y a aucun métier, aucune situation de vie qui ne justifie qu’on ne se place pas en premier. Si si, même si vous êtes parent. J’aime bien utiliser cet exemple, mais quand vous prenez l’avion, on vous dit bien de mettre d’abord le masque à oxygène sur votre visage et ensuite d’aider l’enfant à côté de vous. Dans le cas d’un épuisement, c’est la même chose. Vous ne pouvez vous occuper de personne tant que vous n’allez pas bien. À vous de trouver les activités douces qui vous conviendront :

  • Passer du temps seul ou en famille ;
  • Marcher en pleine nature ou reprise d’une autre activité sportive ;
  • Faire du yoga ou des activités manuelles ;
  • Méditer, respirer ;
  • Se faire chouchouter au spa ;
  • Manger sainement ;
  • Faire des pauses régulières…

Bref, à vous de trouver les changements les plus efficaces dans vos habitudes de vie pour éviter et mieux gérer les situations stressantes à l’avenir.

Ce qu’il faut retenir sur les séquelles d’un burn-out

Les séquelles d’un burn-out sont variées. Elles touchent différents aspects de la vie du burn-outé. Ces conséquences se classent en 3 grandes catégories. Les séquelles physiques (fatigue chronique, douleurs, troubles cardiovasculaires), cognitives (troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration) et psychologiques (dépression, anxiété, SPT) sont nombreuses. En tout cas, quelle que soit leur nature, ces conséquences peuvent perdurer jusqu’à plusieurs mois voire des années après l’épisode initial de surmenage.

Pour éviter la rechute et favoriser la guérison, il est essentiel de prendre des mesures appropriées, notamment en consultant un professionnel de la santé mentale pour obtenir de l’aide. Médecin, psychiatre, psychologue ou même coach spécialisé en burn-out ou en gestion du stress, à vous de choisir ! En tout cas, la récupération implique de travailler sur les causes sous-jacentes pour pouvoir modifier son environnement de travail et de vie. Prendre soin de soi est une condition indispensable pour éviter de retomber dans le cycle de l’épuisement.

Et vous, avez-vous déjà vécu un burn-out, et si oui, quelles séquelles avez-vous personnellement ressenties ? Quelles stratégies avez-vous utilisées pour les surmonter ? Partagez en commentaires !

À très vite ! 🙏

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