Comment aider un proche en burn-out ? Si vous avez cliqué ici, c’est probablement que vous avez à cœur d’apporter tout votre soutien à une personne victime d’épuisement professionnel. Dans cet article, je vous propose la retranscription de mon échange passionnant à ce sujet avec Théo Duverger, coach, conférencier professionnel et spécialiste du burn-out. Présent également sur YouTube, il se décrit lui-même comme éternel optimiste. J’ai bien conscience que cet article est un peu long à lire alors je vous laisse à disposition la version podcast et YouTube !

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Prise de conscience des impacts du burn-out sur l’entourage

M : Peux-tu te présenter, nous dire qui tu es ? Que fais-tu dans la vie ?

Théo Duverger : Avec plaisir ! Bonjour Marlène, bonjour à tous ! Théo Duverger, je suis papa d’une petite fille, c’est-ce qui fait mon bonheur ! Je suis un ancien vétérinaire qui s’est reconverti il y a un peu plus d’une dizaine d’années dans l’accompagnement des personnes, des dirigeants d’entreprises. J’ai recentré mon activité sur le burn-out effectivement parce que je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire pour combattre ce fléau.

M : Si j’ai bien compris, toi tu n’as pas vécu de burn-out, mais tu as été une victime collatérale. Est-ce que tu peux nous raconter ton expérience ?

Théo Duverger : Alors, si, moi j’ai fait un premier épisode d’épuisement professionnel. À cette époque, j’étais en connexion assez importante avec une amie véto elle aussi, avec qui j’avais fait mes études. Elle vivait la même chose que moi. On échangeait beaucoup parce qu’on avait l’impression qu’on pouvait se comprendre. Son mari avait du mal à comprendre ce qui se passait et moi j’avais du mal à en parler à d’autres personnes. J’ai eu la chance de m’en remettre progressivement. Seulement, un jour, je reçois un coup de téléphone du mari de cette amie qui me dit qu’elle a fait non seulement une rechute, mais qu’elle est partie se foutre en l’air à la clinique vétérinaire. Au lieu d’utiliser le produit pour euthanasier les animaux, elle l’a retourné contre elle-même. Suite à cette annonce, choc assez violent, je me suis vraiment dit que ça ne pouvait pas durer. Le burn-out est en train de foutre des vies en l’air ! On pense que le burn-out c’est « une maladie de riche », « une maladie de fainéant », qu’on se met en arrêt pour un oui pou un non. On ne se rend pas compte des dégâts que ça peut créer ! Deux gamines orphelines, des couples qui volent en éclats, des gens qui se retrouvent à la rue parce qu’ils sombrent complètement dans la solitude… Il y avait vraiment quelque chose à faire !

La mise en place du soutien aux autres

M : C’est vrai, l’épuisement impacte toutes les sphères de notre vie, pas seulement notre quotidien au travail. Suite à ça tu t’es donc senti appelé par 1 mission de vie. Peux-tu nous en dire plus sur son cheminement ?

TD : C’est exactement ça ! Je me suis toujours dit que ce coup de téléphone que j’ai reçu a été à double impact. Le premier, évidemment, il est émotionnel. Tu pleures tout ce que tu peux pleurer parce que tu perds quelqu’un de proche. Le deuxième, c’est que tu te dis OK, c’est le moment ou jamais de faire quelque chose. J’ai toujours été passionné par le fonctionnement humain. Comment est-ce qu’on comprend les choses, comment on évolue… Quand j’étais véto, j’étais passionné d’éthologie, l’étude du comportement animal. Partant de là, ça a été vraiment le signal pour moi de me focaliser sur le comportement humain. Je suis un boulimique de connaissance : j’ai commencé à me former dans des écoles, mais aussi beaucoup tout seul. J’adore bouquiner, j’adore apprendre. L’hypnose, la reprogrammation, les thérapies cognitives et comportementales et même des trucs un peu plus exotiques parfois ! J’ai eu la chance d’ouvrir un cabinet assez rapidement. Au départ, j’avais beaucoup de personnes qui venaient avec des problématiques liées à la confiance en elle et notamment au travail, liées à des processus de pré-burn-out (burn-in). Progressivement, j’ai travaillé avec des dirigeants d’entreprise qui étaient tous à la limite. C’est comme ça qu’on a vraiment recentré l’activité là-dessus.

M : Tu as ouvert ton cabinet en quelle année ?
J’ai commencé en 2013. J’ai ouvert un premier cabinet à Paris, et j’en ai ouvert un deuxième quelques années plus tard. Progressivement, j’ai quitté le métier de vétérinaire au bout d’un an ou deux, car je ne pouvais plus cumuler les deux.

Puiser dans sa propre expérience… et la partager

M : Est-ce que tu veux nous parler de ton propre burn-out avant qu’on commence à évoluer sur le sujet du burn-out vu de l’extérieur ?

TD : Hé bien, tu accumules du stress pendant une période de temps assez longue. Le stress, c’est l’histoire de ma vie ! Déjà, de par mon éducation. Et puis à un moment donné, on t’en demande toujours plus. Plus tu en fais, moins tu sais si on t’en demande toujours plus ou si c’est toi qui te mets la barre très haute. Et finalement, il y a une goutte d’eau qui fait que tu n’arrives plus à te lever le matin, il y a le réveil qui sonne, mais tu ne l’entends pas, ton corps ne réponds plus. Là, il y a vraiment quelque chose qui ne fonctionne pas. Quand tu es jeune et que ça t’arrive (j’avais moins de 30 ans), tu t’inquiètes vraiment au niveau physiologique ! Je me suis dit « ça y est, je suis condamné ! ».

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M : Les études de vétérinaires sont assez longues. Ça veut dire qu’entre la fin de tes études et ta vie professionnelle, il ne s’est pas non plus écoulé beaucoup de temps parce que tu es jeune !

Merci ! Déjà pendant les études, j’avais fait une alerte. C’était en 2e année de médecine véto, la veille d’un examen. Je n’étais vraiment pas passé loin ! Aujourd’hui, rétrospectivement, en connaissant un peu plus ce sujet-là, je me rends compte de ce que ce par quoi je suis passé. Rapidement, après un an ou deux de pratique, j’ai chuté. Le burn-out touche énormément les vétérinaires. On a la carte postale du vétérinaire qui s’occupe des petits chiots, dans les zoos, etc. C’est un métier super sinistré avec des taux d’alcoolisme et de suicide très forts. Et évidemment, de burn-out aussi.

M : Ce n’est finalement pas étonnant. Quand j’y vais, j’ai toujours l’impression qu’ils courent partout. Et surtout, ils n’ont pas forcément la reconnaissance des gens. Il faut s’occuper de leur animal tout de suite. C’est un milieu où il a beaucoup de pression finalement. On n’en parle pas, peut-être parce que vous travaillez avec les animaux, et que « les animaux sont moins importants » quand on fait le parallèle avec les médecins ou les infirmières.

TD : Il ne faut pas oublier aussi l’aspect financier qui rentre énormément en compte. On pense toujours que le vétérinaire, c’est le notable du village. Ce n’est pas vrai ! Quand tu vas chez le vétérinaire et que tu te dis que tu t’es fait saigner, il faut savoir que le véto a payé son appareil de radio, son scanner, tout son matériel, chose que le médecin ne fait pas. Il n’y a pas de sécurité sociale, donc on ne peut pas tout faire. Il faut un moment avant que ce soit rentable, c’est ultra compliqué. Je connais beaucoup de vétérinaires qui triment comme des dingues et qui gagnent 1500 € par mois. Cela fait partie des professions médicales les plus sinistrées. Je crois que dans le classement des revenus dans cette catégorie de métiers, on est les avant-derniers, juste avant les aides-soignants.

M : Je n’avais pas conscience de tous ces aspects ! Si en tout cas, des émissions comme celles-ci peuvent aider à faire bouger les lignes…

TD : Oui ! C’est un métier plaisir, on le fait parce qu’on aime ça. Mais quand tu fais tout ce qu’il faut pour aider l’animal, que le client te dit : « Bah non je suis allé sur Google,
vous avez tort, on ne va pas utiliser un antibiotique, mais une huile essentielle », et qu’il te met un mauvais avis sur Google… Tu dis bon, pourquoi je fais ça ?

Décrypter les signaux pour aider un proche en burn-out dans le cadre professionnel

M : À ce moment, tu ressens la perte de sens finalement, l’une des causes du burn-out ! Toi qui as aussi vécu e burn-out d’un point de vue extérieur, selon toi, à quels signes doit-on prêter attention lorsqu’on voit un proche qui commence à être un peu sur la corde raide ? Quels sont les premiers signes de stress qui sont importants ? Dans ton contexte, vous avez pu échanger entre collègues. Dans mon entreprise, je ne me voyais pas du tout aller me confier à quelqu’un ! Et avant que quelqu’un se dise que quelque chose n’allait pas, il s’est passé un certain temps en fait. Sûrement parce que je le cachais ! Selon toi, à quoi à quoi un collègue ou un manager pourrait faire attention en particulier pour déceler les premiers signes du burn-out ?

TD : C’est une question qui est essentielle et à laquelle il est assez facile de répondre. Il y a des symptômes qui sont assez évidents. La personne commence à avoir des troubles cognitifs, des pertes de mémoire, des absences, des sautes d’humeur. Elle commence à devenir très cynique, un peu agressive. Elle te répète certains mots : ça me gonfle, je suis fatigué, j’en ai marre, etc. Quand ça devient trop répétitif, tu te dis OK, celle-là est peut-être en train de glisser. Quelqu’un qui répète des phrases du style « vivement ce soir que je me couche », qui se désocialise aussi — la dé-socialisation, personne n’en parle, mais c’est hyper important — « je n’ai plus le temps de voir mes potes »… Et qui se sert du peu d’énergie qui lui reste pour passer un peu de temps en famille et juste aller se coucher.

1— Aider à la prise de conscience

TD : Comment aider une personne en burn-out à prendre conscience de ce comportement ? C’est super compliqué. Autant voir les signes, c’est facile, mais dire à une personne qu’il est temps de s’arrêter, c’est plus compliqué. Il faut une proximité dans la relation. Effectivement, moi j’avais la chance d’avoir cette amie avec qui j’avais cette proximité, parfois ce n’est pas le cas. Les RH sont de mieux en mieux formés tout de même, attention ! La question maintenant, c’est de savoir si les RH vont avoir « le cran » d’aller voir la personne, sonner l’alarme et lui dire que c’est pour son bien, on l’invite à s’arrêter et à prendre du recul. C’est compliqué ! On appelle ça faire des ruptures de schémas, des ruptures de patterns.

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2— Utiliser son autorité de manière bienveillante

TD : La personne qui est en bord de l’épuisement professionnel, c’est la dernière à le savoir. Elle est tellement enfermée dans une bulle que s’il n’y a pas quelqu’un qui parfois la secoue un peu pour lui dire « là je t’ordonne de me rendre ton ordinateur et de rentrer chez toi », ça va être compliqué pour elle de s’arrêter. J’ai observé un cas similaire ans dans une entreprise où je suis intervenu. La responsable a dû confisquer l’ordinateur de la personne, et lui interdire de partir à plus de 18 h du bureau. Heureusement qu’elle avait cette autorité bienveillante pour pouvoir le faire. Ce sont des mots importants : autorité et bienveillance. Ce n’est pas contradictoire !

3— Faire de la prévention

M : C’est vrai que pendant mon burn-out, si on m’avait dit de me détendre et de rester chez moi, je l’aurais très mal pris. Je n’ai même pas écouté ma psychologue quand elle m’a dit de m’arrêter ! J’ai encore attendu 3 mois jusqu’à ce que vraiment je puisse plus. Quand les personnes possèdent ce pouvoir bienveillant, c’est important de s’en servir à bon escient. Penses-tu à un moyen de faire de la sensibilisation autour du burn-out pour que les employeurs et les collaborateurs soient plus compréhensifs ? Comment on pourrait sensibiliser un peu le monde du travail, ou l’univers dans lequel on évolue au burn-out et à ses risques ?

TD : Souvent, on va essayer de rejeter la faute sur les dirigeants et les collaborateurs. On adore se dire que c’est l’entreprise qui nous a poussés au burn-out pour X ou Y raison. Et parfois, c’est vrai. Je ne peux pas dire le contraire ! Tu arrives parfois dans des boîtes où le climat social est infernal. Mais en étant un peu cynique, un dirigeant, ça ne l’arrange pas, tout comme ses collaborateurs, que l’on parte en burn-out. Il a tout intérêt à veiller au bien-être de ses collaborateurs ! Je vois beaucoup d’entreprises qui travaillent justement à l’écoute, au bien-être et à la sensibilisation. Je fais beaucoup d’interventions dans les boîtes et notamment dans un club de dirigeants qui s’appelle l’Association Pour Le Progrès Du Management. Quand j’arrive, je parle du burn-out. Parfois, il y a des idées préconçues à déconstruire. Non, ce n’est pas un truc de fainéant. Mais ils sont demandeurs, à l’écoute et pas du tout bornés dans cette idée préconçue. Il y a une vraie envie en tout cas ! En plus, les cas ont vraiment explosé depuis le Covid. Il y a une vraie envie d’avoir des relations humaines avec ses collaborateurs qui soient très bonnes. Évidemment, on a aussi très envie que ses collaborateurs soient en forme parce que c’est l’entreprise aussi qui va être en forme. Toutes ces choses se diffusent avec ce que tu fais, avec ce que je fais, sur internet ou en vrai. On diffuse au maximum cette parole ! Je pense que plus on sera, moins il y aura cette cochonnerie.

4— Faciliter le retour au travail

M : Au niveau du retour au travail, aurais-tu des conseils à donner aux collaborateurs qui sont restés sur place pour accueillir à nouveau quelqu’un qui a fait le choix de retourner dans la même entreprise, au même poste suite à son burn-out ? Car il me semble que c’est la majorité des cas.

TD : D’habitude, ce n’est pas cette question qu’on me pose ! C’est plutôt quels conseils je donne à la personne qui va retourner au bureau. C’est toujours compliqué de donner un conseil. Quand tu fais du coaching, la leçon n°1, c’est que les conseils n’existent pas. Quand je donne un conseil à quelqu’un, ça veut dire que je sais mieux que lui, donc on ne va pas donner de conseil. Je pense surtout qu’au-delà du conseil, c’est qu’il faut, encore une fois sensibiliser au maximum les gens. La personne à côté de toi qui vient de revenir, elle n’a pas fait un arrêt de complaisance. Non, il ne suffit pas que la personne à côté de toi respire un grand coup pour aller mieux. C’est une personne qui reste fragile. Je pense qu’au-delà du conseil, l’important c’est de continuer l’apprentissage :

  • de ce qu’est le burn-out ;
  • de la sensibilisation ;
  • de la patience ;
  • de la communication ;
  • et de la vigilance.

Ton collègue, à tout moment, il peut se déclencher. Si tu as justement, cette autorité bienveillante envers lui, tu seras peut-être le signal d’alarme, et tu pourrais dire à ton collègue « là je pense que tu es en train de reglisser, donc respires et puis viens, on va discuter ».

Aider un proche en burn-out dans le cadre personnel

1— Laisser l’espace nécessaire

M : Et en termes de communication à la maison ? Comme tu l’as dit, c’est aussi les proches, la famille qui sont impactés. Ils se sentent aussi très souvent impuissants face à ce qui nous arrive. Ils ne savent plus quoi faire ! Je me rappelle que mon mari était vraiment démuni. Il me voyait tous les soirs rentrer à la maison en pleurant. Dès qu’il me demandait comment s’était passée ma journée, à la moindre de ses paroles, je fondais en larmes ! Moi aussi, je voyais qu’il n’était pas bien. Donc forcément, c’est le cercle vicieux à la maison, même si ce n’est pas volontaire.

TD : C’est un moment très critique pour les couples et pour les familles. Il n’y a même plus les mêmes communications qu’avant, il n’y a plus les mêmes relations qu’avant,
il y a plus la même intimité qu’avant. On ne peut pas ! On est explosé donc faire du sport dans la chambre, on oublie ! La 1re chose que je dirai aux personnes proches d’une personne en burn-out, c’est de se décentrer un peu d’elles-mêmes pendant un petit moment. Ce que je veux dire par là c’est fous-toi la paix deux minutes, et fous la paix à ta femme — ou à ton mari. Il traverse une épreuve pas évidente. Tu vas en subir les conséquences, mais tu es solide. Ça va bouger pendant 1 mois, 2 mois, 3 mois, mais t’inquiètes pas, ça reviendra. Vous allez communiquer, ça va reprendre, mais laisse-lui le temps de souffler.

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2— Reprendre son « égoïsme salutaire »

TD : Décentre-toi, tu n’es pas 1 bébé, tu n’es pas un gamin qui a besoin de sa maman ou de son papa, ça va aller. Reprends-toi aussi un peu ton égoïsme salutaire. Concentre-toi un peu sur toi. C’est une façon de travailler aussi ta codépendance à l’autre, à ton mari ou à ta femme. Oui, pendant un moment, elle n’est pas là, c’est peut-être toi qui vas gérer un peu plus les gosses, c’est peut-être toi qui vas faire les courses… Respire, ça ira bien !

M : Qu’est-ce que tu dirais à un proche pour qu’il continue à prendre soin de sa santé mentale ?

TD : Malheureusement, les dynamiques de couple, on pourrait en parler pendant des heures ! C’est toujours très passionnant. Souvent, dans ces dynamiques, il y a plein de besoins qui sont nourris par ce que l’autre va t’apporter. À ce moment-là, c’est comme si tu te retrouvais célibataire pendant un moment ! Au début, ça va te faire bizarre, tu vas sentir un vide. Mais tu n’es pas célibataire, l’autre est toujours là. C’est juste que pour l’instant, il ne peut pas répondre présent. Donc tu ne peux pas attendre de lui des choses qu’il ne peut pas te donner. Sois patient, concentre-toi sur toi !

Ressources inspirantes autour du burn-out

M : Est-ce que tu aurais des ressources à partager pour aider les gens en particulier ? Des choses qui ont changé ta vie, qui t’ont aidé, des coups de cœur, que ce soit un livre, un
film, bref un peu de culture !

TD : J’adore plein de choses différentes ! Au niveau bouquin, le 1er électrochoc pour moi, c’est 1 roman qui s’appelle Le Messie Récalcitrant, de Richard Bach, l’auteur de Jonathan Livingstone Le Goéland. C’est un livre formidable, qui t’explique que tu n’es pas obligé d’accepter toutes les charges qu’on te met sur le dos. C’est l’histoire de quelqu’un qui on va dire qu’il est un messie, et le personnage va répondre qu’il fait ce qu’il veut. C’est assez intéressant pour tous les burn-outés qui vont toujours au combat et sont les premiers de la classe. Ça remet les choses en place.

L’autre ressource que j’apprécie beaucoup, c’est le livre de Fabrice Midal, Foutez-vous la Paix ! Chaque personne qui fait un burn-out devrait lire ce livre. Il y a tout dedans pour résoudre la partie psy du burn-out. Après, si tu l’attaques uniquement par la partie psy, à mon sens il va te manquer une chose.

Ça peut être intéressant d’aller regarder aussi du côté de l’efficience personnelle et professionnelle, car si tu vas mieux du côté psy, mais que tu retournes au boulot et que tu ne sais toujours pas gérer tes priorités, à un moment donné, tu vas rechuter.

Les livres sur les interactions sociales, la systémique peuvent être intéressants. Des livres sur la communication à soi et la communication aux autres. Je suis passionné de ce genre de livres sur la communication non violente. Thomas D’ansembourg est un super auteur sur ces sujets-là.

Ces choses sont intéressantes à regarder, mais à appliquer surtout ! Les burn-outés sont des gens qui ont déjà de gros cerveaux.  Moi, je m’en fiche qu’ils aient des cerveaux encore plus gros en accumulant des livres. Ce que je veux c’est qu’ils sachent quoi faire.

Savoir c’est bien, mais agir c’est mieux !

M.

La première fois qu’ils vont s’essayer à la communication non violente, ils n’y arriveront pas et ce n’est pas grave. Ça s’appelle essayer, apprendre à faire mieux à chaque fois. tout à fait

Trouver une aide externe

M : j’ai vu que tu avais lancé une formation, un accompagnement pour burn-outés. Est-ce que tu veux nous en parler ?

Ce n’est pas une formation, c’est vraiment une transformation. On est sur un format hybride entre coaching et apprentissage d’outils. On va accompagner la personne non pas à quitter le burn-out — parce que c’est assez facile de le faire — mais à ne jamais rechuter. On apprend aux gens à arrêter leur cerveau, arrêter d’anticiper, arrêter de ressasser. On leur apprend à gérer leurs émotions, gérer leur stress, à dégager ce qu’on appelle les drivers, c’est-à-dire les injonctions de l’enfance. On va faire un reset et on va leur apprendre à rééquilibrer leur vie pro, sociale, leur couple et aussi leur environnement familial. On va en profondeur avec des questions du type : « est-ce que je suis vraiment bien dans mon métier ou est-ce que j’essaie de faire rentrer un rond dans un carré ? ». Mon job, c’est vraiment de faire en sorte que les gens ne rechutent pas dans le burn-out. On accompagne très peu les primo burn-outés parce que souvent, ils vont vers des solutions habituelles de type psychothérapie. On ne va plus vers les gens qui ont déjà fait une rechute et qui se disent qu’ils ont manqué quelque chose. En sortant de chez nous, on leur dit qu’ils seront vraiment costaud, c’est-à-dire être capable d’assumer ses émotions entre autres.

Liens

Site officiel de Théo Duverger

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