Vous êtes-vous déjà senti pris au piège, acculé par une pression constante pour répondre à des critères élevés ? Le perfectionnisme toxique et la quête de performance qui l’accompagne peuvent vite se transformer en véritable enfer aux lourdes conséquences pour qui en est victime. De l’épuisement et du stress à l’anxiété, en passant par un profond mal-être, ce trait de caractère pourtant positif à la base peut avoir des effets dévastateurs sur votre image et votre confiance en vous. Il est temps de comprendre les racines de ce perfectionnisme malsain, d’enfin accepter l’échec, et d’apprendre à s’épanouir sans être submergé par le fantasme du contrôle sur toutes les sphères de votre vie personnelle et professionnelle. Dans cet article, nous balayons ce sujet pour vous aider à reprendre le pouvoir sur votre santé mentale !

Reconnaître le perfectionnisme toxique

Si comme moi, vous aimez le travail bien fait et que cela fait partie de vos valeurs prépondérantes, il y a fort à parier que vous ayez un côté perfectionniste. À la base, il n’y a aucun mal à ça. D’ailleurs, il fut un temps où c’était LE défaut à mettre en avant lors des entretiens d’embauche (quel employeur refuse quelqu’un parce qu’il fait trop bien son travail ? 😉). Et puis, dans l’inconscient général d’une manière globale, c’est bien vu de faire les choses parfaitement. Les réseaux sociaux véhiculent d’ailleurs cette forme de perfection. En fait, il existe trois formes de perfectionnisme.

1— Le perfectionnisme intra-personnel

Si vous avez déjà vécu un épuisement professionnel ou même parental, je pense que vous voyez de quoi je veux parler. Nous mettons la barre très haut. Faire les choses mal ou à moitié est inconcevable. Cela impliquerait de décevoir les gens qui comptent sur nous. Nous avons envie de prouver que nous sommes capables et donc, nous mettons tous nos efforts à produire le rapport parfait, les meilleures présentations ou encore, à être le collaborateur le plus agréable possible.

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2— Le perfectionnisme interpersonnel

Dans ce cas, c’est plutôt l’individu qui attend de son entourage qu’il atteigne le même niveau de perfection qu’il s’impose. Cela peut rapidement nuire à nos relations sociales puisque malheureusement, ou heureusement d’ailleurs, personne n’est parfait. Ni vous ni les personnes qui vous entourent.

3— Le perfectionnisme social

Ce troisième type de perfectionnisme toxique émerge lorsque la personne ressent une pression pour se conformer aux normes de perfection dictées par la société. En tant que femme, je suis sûre que vous y avez déjà été confrontée au moins une fois ! Les fameux « tu dois » et « il faut [remplacer par la mention de votre choix] être propriétaire de ton logement | avoir des enfants | te marier | avoir un job qui paye bien ».

Une personne peut expérimenter et combiner plusieurs de ces trois types de perfectionnisme. Ce dernier devient toxique lorsque vos pensées, vos comportements et votre soif de bien faire vont générer un mal-être constant, voire du stress et de l’anxiété chronique. Si, évidemment, ce trait de votre personnalité n’impacte pas votre santé mentale et physique, alors il n’y a aucun problème et dans ce cas, c’est une facette à cultiver, en toute bienveillance bien sûr 😊.

infographique qui résume les 3 types de perfectionnisme

Découvrir les origines d’un perfectionnisme exacerbé

Nous héritons de nos traits de caractère à la naissance. Seulement, notre contexte social, culturel et/ou familial peut les amplifier. Et il faut dire qu’aujourd’hui, les messages nous incitant à devenir toujours une meilleure version de nous-mêmes ne manquent pas.

On distingue quatre modèles éducatifs qui contribuent au développement du perfectionnisme toxique :

  1. Les attentes sociales, principalement parentales, où l’enfant ressent la pression de répondre aux normes élevées imposées par ses proches.
  2. L’apprentissage social. Les enfants élevés par des parents perfectionnistes ont tendance à suivre leurs pas, créant un cercle vicieux.
  3. La réaction sociale. L’enfant tente de ne pas ajouter à la charge de ses parents, il se sent obligé de se comporter de manière irréprochable pour protéger ses proches.
  4. L’éducation anxieuse, où la croyance que le contrôle absolu est nécessaire pour réussir.

À noter cependant que des exigences parentales élevées ne conduisent au perfectionnisme toxique que lorsque l’affection et le soutien affectif font défaut. Phénomène exacerbé quand en plus, on a une soif et un besoin de reconnaissance non comblé.

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Pour ma part, je pense que c’est un joyeux mix de toutes ces raisons qui m’ont poussé vers le burn-out. Avez-vous identifié les vôtres ?

Comprendre les risques de la perfection à tout prix

Au delà de créer des environnements toxiques au travail (par exemple, le manager qui trouve toujours quelque chose à redire) ou à la maison (le conjoint qui ne supporte pas le désordre), impliquant à un moment ou à un autre des difficultés sur le plan relationnel avec les autres, les risques de l’ultra-perfectionnisme sont bien plus étendus que ce qu’on pourrait le croire.

Burn-out, dépression

Le perfectionnisme orienté vers la performance constante génère un stress intense, qui peut devenir chronique et qui peut rapidement dévier vers un burn-out. Je (me) le répète souvent, mais la perfection n’existe pas. Donc forcément, lorsqu’on place des attentes excessives et irréalistes envers soi-même, nous allons droit à l’échec, c’est inévitable. Plus le phénomène s’étend dans le temps, plus nous perdons confiance en nous.

Anxiété sociale

Il est humain de vouloir faire partie d’un groupe. Pour rappel, nous sommes programmés pour vivre en communauté, car, à l’époque des premiers hommes, se retrouver seul signifiait la mort. Cette époque est révolue, mais notre instinct de survie est toujours bien présent. Aussi, le perfectionnisme axé sur l’intégration sociale provoque une peur excessive du jugement négatif des autres. Les individus évitent alors les interactions sociales, s’isolent, et dans les cas graves, peuvent développer une phobie sociale.

Troubles obsessionnels compulsifs (TOCs)

Nous avons tous l’image de la personne qui vérifie 50 fois si elle a bien éteint le gaz, fermé le robinet ou éteint la bougie. Ces TOCs peuvent être une conséquence du perfectionnisme centré sur le contrôle. Les personnes atteintes sont obsédées par l’idée de provoquer des catastrophes et s’engagent dans des comportements compulsifs pour éviter cela. Les vérifications répétées en sont un exemple.

Troubles du comportement alimentaire

Lorsque le perfectionnisme se fixe sur l’image corporelle et le poids, il peut entraîner des troubles de l’alimentation tels que l’anorexie, la boulimie, ou même l’orthorexie ! Plusieurs études montrent que les réseaux sociaux et ses images de vies et de corps irréellement parfaits peuvent avoir un impact dévastateur sur l’image que nous avons de nous-mêmes, et nous pousser à être toujours plus beaux, en mettant en danger notre santé mentale, physique et émotionnelle.

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Rompre avec le perfectionnisme toxique une bonne fois pour toutes

Pour que le perfectionnisme reste une force et ne soit plus un frein à votre réussite, voici quelques pistes à explorer pour retrouver une relation plus saine avec ce trait de caractère. J’en profite pour vous informer que cet article participe à un évènement sur ce thème organisé par Valérie aka Madame Pas de Soucis. N’hésitez pas à consulter son blog si vous pensez souffrir de burn-out parental, ce que vous y trouverez est un excellent complément à ce que je propose ici 🙂.

Voici donc ci-dessous quelques pistes pour faire baisser vos attentes de manière plus réalistes. Le but : arrêter de s’infliger ce mal-être !

  • Soyez bienveillant envers vous-même. Prenez conscience de vos pensées auto-dépréciatives et remplacez-les par des affirmations positives.
  • Célébrez toutes vos victoires. Prenez 5 minutes chaque jour pour reconnaître vos réalisations. Même les petits succès et les moments de bien-être !
  • Accordez-vous le droit à l’imperfection. L’échec est normal et fait partie de la réussite, et de la vie en général.
  • Restez réaliste. Servez-vous par exemple de la méthode SMART pour définir vos objectifs.
  • Autorisez-vous à déléguer. Déléguer ne vous dévalorise pas et vous permet de vous centrer sur ce qui est important pour vous et vous apportera du bien-être.
  • Posez vos limites. Dire non ne conduit pas nécessairement au rejet.
  • Faites appel à un regard extérieur. Sollicitez le soutien de proches ou de professionnels (psychologues, thérapeutes, coachs) en cas de besoin.

Comprendre et sortir de la perfection maladive, en bref

Bien que le perfectionnisme soit une qualité valorisée de nos jours, ce dernier peut rapidement devenir néfaste pour notre santé mentale et physique. À force de vouloir répondre constamment à des normes irréalistes, ou à des attentes trop hautes, nous devenons plus sensibles face au burn-out, à la dépression, à l’anxiété sociale, et même à des troubles obsessionnels compulsifs ou des troubles du comportement alimentaire. Cependant, en prenant conscience des écueils du perfectionnisme toxique, nous nous donnons les clés pour renouer avec une relation plus saine envers nos objectifs et nos attentes envers nous-mêmes et les autres.

Pour y parvenir,

  • pratiquer l’auto-compassion ;
  • célébrer nos petites victoires ;
  • s’accorder le droit à l’imperfection ;
  • rester réaliste dans nos objectifs ;
  • déléguer lorsque cela est nécessaire ;
  • poser ses limites,
  • et demander de l’aide extérieure lorsque cela s’avère nécessaire,

sont autant de petites actions qui peuvent nous aider à nous sortir de cette obsession du parfait. Vous aussi, vous pouvez trouver un équilibre entre la poursuite de vos objectifs et votre propre bien-être.

Et vous, avez-vous déjà ressenti des pressions pour atteindre des normes de perfection imposées par la société ? Comment y avez-vous fait face ? Partagez en commentaires !

À très vite ! 🙏

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